Habitudes et attitudes : le vrai levier de la productivité personnelle

Rédigé par Nicolas Aubert | Oct 16, 2025 7:05:49 PM

On parle souvent de productivité comme d’une question d’organisation, de planification ou de gestion du temps. Mais derrière chaque action efficace, il y a quelque chose de beaucoup plus profond : nos habitudes, et encore plus, nos habitudes de pensée.

Ce sont elles qui déterminent, jour après jour, notre niveau de performance, notre capacité à atteindre nos objectifs… et même notre degré de satisfaction dans ce qu’on accomplit.

1. Qu’est-ce qu’une habitude, au fond?

Une habitude, c’est une réponse automatique à un stimulus. C’est un raccourci mental et comportemental créé par notre cerveau pour économiser de l’énergie.
Chaque fois que nous répétons une action ou une pensée dans un contexte semblable, le cerveau renforce un chemin neuronal : une autoroute de l’habitude.

Avec le temps, cette autoroute devient si fluide qu’on n’a plus besoin d’y penser.
On n’a pas besoin de se convaincre de se brosser les dents ou de boucler notre ceinture — c’est intégré.

Mais cette même mécanique qui nous simplifie la vie peut aussi nous emprisonner dans des comportements ou des pensées qui freinent notre évolution.

2. Habitudes d’action vs habitudes de pensée

Les habitudes d’action

Ce sont les gestes, comportements ou routines observables :

  • Ouvrir sa boîte courriel dès le matin.

  • Reporter une tâche difficile.

  • Dire « oui » trop rapidement.

  • Relire plusieurs fois un courriel avant de l’envoyer.

Elles sont visibles et mesurables.
Elles influencent directement notre productivité quotidienne.

Les habitudes de pensée

Elles sont plus subtiles… et souvent beaucoup plus puissantes :

  • « Si je veux que ce soit bien fait, il faut que je le fasse moi-même. »

  • « Déléguer, c’est risquer d’être déçu. »

  • « Je ne suis pas bon pour ça. »

  • « Je n’ai pas le temps de planifier. »

Ces phrases, souvent inconscientes, forment notre système de croyances.
Elles conditionnent nos actions, nos réactions et même notre posture de leader.
Autrement dit, on agit en cohérence avec nos pensées dominantes.

3. Pourquoi on garde une habitude — même si elle nous nuit

On garde une habitude, qu’elle soit d’action ou de pensée, tant qu’elle procure plus de satisfaction que son alternative.

Même une habitude limitante a une fonction cachée :

  • Reporter une décision, c’est éviter le stress d’avoir à trancher.

  • Ne pas déléguer, c’est garder un sentiment de contrôle.

  • Éviter les conversations difficiles, c’est préserver un confort immédiat.

Changer demande un effort conscient. Et tant que le bénéfice du changement ne semble pas plus grand que le confort du statu quo, le cerveau résiste.

4. Le processus du changement d’habitude

Changer une habitude, ce n’est pas supprimer un comportement : c’est le remplacer.
Voici le processus en quatre étapes simples, mais puissantes :

  1. Prendre conscience : identifier clairement l’habitude et le contexte qui la déclenche.

    Exemple : « Quand je reçois un nouveau courriel, je le lis immédiatement. »

  2. Identifier le bénéfice caché : comprendre ce que cette habitude t’apporte.

    « J’ai peur d’oublier ou de passer à côté d’une urgence. »

  3. Créer une alternative plus satisfaisante : définir une nouvelle réponse qui offre un bénéfice supérieur.

    « Je vais planifier deux périodes fixes par jour pour lire mes courriels. »

  4. Répéter jusqu’à l’automatisme : la répétition crée la trace neuronale.

    En moyenne, une habitude durable se développe en 60 à 90 jours de constance.

5. Les habitudes de pensée : le vrai levier du leadership

La productivité personnelle ne se limite pas à mieux gérer son agenda.
Elle repose sur un changement de paradigme : passer de la réaction à l’intention.

Changer ses habitudes de pensée, c’est :

  • Remplacer le doute par la confiance.

  • Remplacer la peur de déléguer par la fierté de faire grandir quelqu’un.

  • Remplacer le besoin de tout contrôler par la clarté des objectifs et la responsabilisation.

Ce n’est pas qu’un gain de temps : c’est une transformation intérieure qui libère du stress, augmente l’impact et ouvre la voie à un leadership plus mobilisateur.

6. Lien direct avec la productivité personnelle

La majorité des gestionnaires que j’accompagne découvrent que leur manque de productivité n’est pas un problème d’organisation, mais un problème d’habitude de pensée.

Ils savent ce qu’ils devraient faire.
Mais leurs réflexes mentaux, peur du jugement, du risque, du désordre, les ramènent à leurs anciennes façons de faire.

Résultat : ils passent leurs journées à éteindre des feux, à gérer l’urgence, plutôt qu’à travailler sur ce qui compte vraiment.
Et ils finissent par croire que c’est « normal ».

Mais non.
La vraie productivité, c’est le pouvoir de choisir ses pensées avant de choisir ses actions.

7. En conclusion

Nos habitudes, bonnes ou mauvaises, sont le reflet de nos attitudes.
Et nos attitudes, elles, découlent de nos pensées dominantes.

C’est pourquoi tout processus de développement du leadership commence par une prise de conscience intérieure.
C’est là qu’on retrouve la liberté de se redéfinir, d’adopter de nouvelles habitudes plus alignées avec nos objectifs, nos valeurs et nos rêves.

💡 Réflexion pour toi :

Quelle habitude, d’action ou de pensée, te coûte aujourd’hui le plus de temps, d’énergie ou de satisfaction?
Et quelle habitude plus satisfaisante pourrais-tu développer à la place?

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