Dec 9, 2025 10:59:16 AM | Délégation

Mettre son masque à oxygène d’abord : pourquoi se prioriser est vital

L'importance vitale de se prioriser pour les leaders: apprenez pourquoi prendre soin de soi est essentiel pour réussir et soutenir votre équipe durablement

En entreprise comme dans la vie, un leader épuisé ne peut plus guider efficacement son équipe. Se prioriser n’est pas de l’égoïsme, c’est une condition du succès partagé.

L’analogie du masque à oxygène : prenez soin de vous pour mieux aider les autres

Si vous avez déjà pris l’avion, vous connaissez la consigne : « En cas d’urgence, mettez d’abord votre masque à oxygène avant d’aider votre voisin. » Instinctivement, on pourrait croire le contraire, aider les autres d’abord, mais cette règle sauve des vies. Pourquoi ? Parce que si vous ne vous protégez pas d’abord, vous ne pourrez plus secourir personne. Il en va de même dans la vie professionnelle : un dirigeant constamment au service des autres sans jamais recharger ses batteries finit par s’épuiser. Et un leader épuisé n’est plus en mesure d’inspirer ni de soutenir son équipe. Comme le résume la Harvard Business Review, « vous ne pouvez pas aider vos proches, collègues ou employés si vous ne prenez pas d’abord soin de vous-même »hbr.org. En clair, se prioriser n’est pas un luxe égoïste, c’est un prérequis pour être efficace et disponible aux autres sur la durée.

Beaucoup de chefs d’entreprise et managers ont du mal à appliquer ce principe. Par altruisme ou par habitude, ils passent leurs journées à éteindre les feux, répondre aux sollicitations et résoudre les problèmes de tout le monde… sauf les leurs. Sur le moment, on a l’impression de bien faire. Pourtant, combien de fins de journée nous laissent avec ce sentiment amer : « J’ai été occupé toute la journée, mais est-ce que j’ai vraiment fait avancer l’essentiel ? »  La métaphore du masque à oxygène nous rappelle une vérité simple : en voulant être sur tous les fronts, on risque le crash. À l’inverse, en se préservant, en protégeant son temps, son énergie, sa santé mentale, on gagne en clarté et en impact pour mener à bien nos priorités et, au final, mieux soutenir nos collègues et nos proches.

Le coût de l’oubli de soi : stress, santé en danger et contre-performance assurée

Ne pas se prioriser peut fonctionner un temps, mais à long terme les conséquences rattrapent même les plus dévoués. De nombreuses études tirent la sonnette d’alarme sur les effets d’un surmenage prolongé. Par exemple, un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a révélé qu’en 2016, les longues semaines de travail (plus de 55 heures) ont conduit à 745 000 décès par accident vasculaire cérébral ou crise cardiaque à travers le mondenationalgeographic.fr. Travailler de façon excessive maintient notre organisme dans un état de stress permanent, avec un taux de cortisol élevé, ce qui perturbe le système immunitaire et le métabolismenationalgeographic.fr. Sur la durée, ce stress chronique peut mener à de l’hypertension, des troubles du sommeil, de l’anxiété, de la dépression, des problèmes cardiaques ou un épuisement professionnel (burn-out)nationalgeographic.fr. En d’autres termes, s’oublier, c’est mettre sa santé en danger. 

Les risques ne sont pas que physiques. Travailler trop ou sans équilibre affecte lourdement la santé mentale. Des recherches récentes montrent que ceux qui travaillent plus de 55 heures par semaine ont 1,66 fois plus de risque de faire une dépression et 1,74 fois plus de risque de souffrir d’anxiété par rapport à ceux qui ont une charge de travail raisonnableharvardonline.harvard.edu. De plus, des horaires à rallonge nuisent à la vie personnelle : moins de temps pour la famille, les loisirs ou le repos, ce qui entame notre bonheur et nos relations. Ironiquement, même en sachant cela, beaucoup de leaders continuent de sacrifier leur bien-être sur l’autel de la performance – jusqu’au jour où la machine se casse.

Aucun de nous n’est invincible. Même les personnalités les plus brillantes peuvent s’effondrer si elles ignorent ces signaux. Un exemple frappant : Arianna Huffington, la fondatrice du Huffington Post, menait une vie professionnelle intense jusqu’au jour où, en 2007, elle s’est littéralement écroulée d’épuisement dans son bureau, se fracturant la pommette en tombanttime.com. Cet incident a été un électrochoc pour elle : elle a depuis revu ses priorités, prône le sommeil et le bien-être, et encourage les leaders à en faire autant. Son message est clair : si vous ne prenez pas le temps de recharger vos batteries, votre corps, lui, finira par tirer le frein d’urgence.

Le burn-out du dirigeant n’est pas qu’un problème individuel ; c’est un problème organisationnel. Des études menées ces dernières années montrent que l’épuisement de ceux qui sont aux commandes a un effet domino sur toute l’entreprise. Un dirigeant à bout souffle entraîne avec lui une baisse de morale des troupes, une culture d’entreprise toxique et des décisions stratégiques hasardeusessbam.orgsbam.org. Au final, la performance globale en pâtit. Une enquête Deloitte en 2022 a d’ailleurs révélé que 70 % des cadres dirigeants envisageaient carrément de démissionner tant le burn-out les affectaitsbam.org. Ignorer son propre épuisement, c’est foncer vers l’échec professionnel et personnelsbam.org. À l’inverse, prendre soin de soi est un investissement qui profite aussi à l’entreprise : lorsqu’ils sont équilibrés et en bonne santé, les leaders prennent de meilleures décisions, sont plus créatifs et entraînent positivement leurs équipes.

La charge mentale du leader : quand tout devient urgent sauf vos priorités

Pourquoi en arrive-t-on là ? Souvent à cause de la charge mentale et de la culture du “tout, tout de suite”. Les dirigeants d’aujourd’hui jonglent avec mille responsabilités. Une étude Ipsos de 2024 dresse un constat édifiant : près de 90 % des patrons de PME admettent ressentir une forte charge mentale et être continuellement stressés au travailradioclassique.fr. À force de courir dans toutes les directions, nos journées sont remplies… mais pas forcément alignées sur ce qui compte vraiment. Les sollicitations constantes – réunions à n’en plus finir, urgences des clients, emails et notifications permanentes – créent un bruit de fond qui empêche de se concentrer sur nos objectifs à long terme. Le risque, c’est de finir la semaine épuisé, sans avoir avancé d’un pouce sur les dossiers stratégiques.

« Le temps n’est pas élastique. » Chaque fois que vous dites oui à une tâche non essentielle, vous dites non à une activité cruciale pour vos objectifs. C’est dur à admettre, mais on ne peut pas tout faire. Ne pas se prioriser, c’est subir l’agenda dicté par les autres et par les urgences apparentes. On devient réactif au lieu d’être proactif. La “charge mentale” du dirigeant, c’est ce poids invisible de toutes ces choses auxquelles il pense en permanence, souvent au détriment de sa clarté d’esprit. À terme, cela augmente le stress, fait chuter la productivité et altère même la qualité de nos décisions (prendre des décisions fatigué ou stressé conduit rarement aux meilleurs choix). Comme le dit l’adage, stress et business ne font pas bon ménageradioclassique.fr. Sans allègement de cette charge mentale, le leader s’expose à des erreurs, de l’épuisement, et perd le plaisir d’entreprendre.

Heureusement, il existe des moyens de briser ce cercle vicieux. La première étape est de prendre conscience de cette charge mentale et de son impact. La seconde est de redéfinir ses priorités et de protéger du temps pour elles (nous y reviendrons). Il faut accepter que dire oui à tout est intenable. Apprendre à dire non peut sembler difficile pour un chef habitué à être sur tous les fronts, mais c’est souvent salvateur. Warren Buffett, l’un des entrepreneurs les plus prospères, affirme que « la différence entre les gens qui réussissent et les gens qui réussissent vraiment, c’est que ces derniers disent non à presque tout »inc.com. Autrement dit, les leaders efficaces ne laissent pas les distractions et demandes externes dicter leur agenda. Ils gardent le cap sur l’essentiel.

Prioriser l’essentiel : faites ce qui vous rapproche de vos objectifs (et apprenez à dire non)

Prenons un instant de recul. Qu’est-ce qui est vraiment essentiel pour vous ? Quels sont les objectifs qui, une fois atteints, feront une réelle différence dans votre vie professionnelle et personnelle ? Tout le cœur de la productivité personnelle est là : identifier ces priorités et y consacrer du temps de qualité, coûte que coûte. Si l’essentiel était simplement de faire ce qui nous rapproche de nos objectifs, passeriez-vous votre journée de la même manière ? Pour beaucoup d’entre nous, la réponse est non, il y a un écart entre nos intentions stratégiques et notre réalité quotidienne. Comment le combler ? En changeant délibérément notre façon de gérer notre temps. Voici quelques stratégies concrètes pour y parvenir :

  • Planifiez vos priorités dans votre agenda. Ne vous contentez pas de faire des to-do lists interminables en espérant “caser” vos tâches importantes quand vous aurez un moment. Prenez les devants : chaque semaine, bloquez des créneaux dédiés à vos projets stratégiques (ceux qui vous rapprochent de vos grands objectifs). Par exemple, le lundi matin, planifiez 2 ou 3 actions cruciales pour la semaine et réservez un bloc horaire pour chacune dès le débutaubertleader.ca. Traitez ces rendez-vous avec vous-même comme vous traiteriez une réunion client importante, protégez-les des interruptions. Cette méthode du time blocking (planification par blocs de temps) est redoutablement efficace pour avancer concrètement et éviter que l’urgent ne dévore l’important.

  • **Apprenez l’art du « non » et du « plus tard ». Chaque fois que vous dites oui à une nouvelle demande, rappelez-vous que vous dites non à autre chose. Il est impossible d’accomplir vos priorités si vous acceptez toutes les sollicitations. Cela ne veut pas dire tout refuser aveuglément, mais choisir consciemment. Demandez-vous : cette tâche me rapproche-t-elle de mes objectifs ou pourrait-elle être déléguée/écartée ? Si elle n’a pas de valeur ajoutée significative, ayez le courage de dire non (poliment) ou de la planifier à un moment plus opportun. Fixer des limites claires n’est pas un caprice de diva, c’est une discipline de leader. Les dirigeants qui savent dire non protègent leur énergie et évitent de se disperser, ce qui au final améliore leur impact et réduit leur stressinc.cominc.com. En posant vos limites, vous envoyez aussi un message positif à vos équipes sur l’importance de se concentrer sur ce qui compte.

  • Déléguez et faites confiance. Beaucoup de gestionnaires surchargés pourraient alléger leur charge en déléguant certaines tâches – mais ils hésitent par peur que le travail soit mal fait. Or déléguer intelligemment, ce n’est pas abandonner : c’est former, clarifier, puis faire confiance. Identifiez les activités urgentes mais peu importantes (celles du fameux quadrant III de la matrice d’Eisenhower) et confiez-les à vos collaborateurs lorsque c’est possibleaubertleader.ca. Idem pour les tâches répétitives ou en dehors de votre domaine d’expertise. Vous libérerez ainsi du temps pour ce qui exige votre valeur ajoutée unique. Un leader efficace n’est pas celui qui contrôle tout, c’est celui qui s’assure que tout est sous contrôle, nuance ! En délégant, non seulement vous vous recentrez sur vos priorités, mais vous faites grandir vos coéquipiers. C’est gagnant-gagnant.

  • Protégez vos plages de concentration. Les interruptions sont l’ennemi numéro un de la productivité. Notifications, appels, e-mails incessants… Pour avancer sur un dossier complexe, il faut pouvoir plonger en deep work (travail en profondeur) sans être dérangé. Chaque jour ou chaque semaine, accordez-vous des blocs de 60–90 minutes où vous coupez le superflu : téléphone en mode avion, messageries en sourdine, porte fermée si nécessaireaubertleader.ca. Prévenez votre équipe que sauf urgence vitale, vous n’êtes pas disponible durant ce créneau. Au début cela surprend, mais les résultats parlent d’eux-mêmes : en isolant ces bulles de concentration, vous abattrez en 1 heure ce qui vous prenait 3 heures éparpillées. Moins de multitâche, plus de qualité. Votre cerveau vous remerciera, car passer sans cesse d’une tâche à l’autre fatigue et diminue les performances cognitivescenterforbrainhealth.org. À l’inverse, se concentrer pleinement sur une seule chose à la fois vous place dans un état de flux beaucoup plus satisfaisant et productif.

  • Prenez soin de votre instrument de travail n°1 : vous-même. Un sportif de haut niveau entretient son corps pour performer ; de même, un leader doit préserver son énergie physique et mentale pour durer. Assurez-vous d’avoir suffisamment de sommeil, une alimentation saine, un minimum d’activité physique chaque semaine;  bref, mettez dans votre agenda des créneaux non négociables pour recharger vos batteries. Stephen Covey appelait cela « sharpen the saw » (aiguiser la scie) : prendre régulièrement du temps pour se régénérer afin d’augmenter sa capacité à produire et à relever les défisfranklincovey.com. Sans ce temps de ressourcement, on file tout droit vers l’épuisementfranklincovey.com. Concrètement, cela peut vouloir dire : bloquer vos heures de sortie du bureau pour rentrer dîner en famille, préserver votre séance de sport hebdo, ou simplement vous octroyer de vraies pauses dans la journée. Ce n’est pas du temps perdu – bien au contraire. Ces moments vous redonnent de la lucidité, de la créativité, et réduisent la pression. Des employés équilibrés et heureux sont plus productifs, prennent moins de jours de congé maladie et restent plus longtemps dans l’entreprisemhanational.org. Il en va de même pour les dirigeants. Votre entreprise a tout à gagner à ce que vous soyez en forme et serein.

De la priorité personnelle à la réussite collective : l’effet boule de neige positif

En vous priorisant, vous enclenchez un cercle vertueux. Au début, cela demande de la discipline et du courage pour changer certaines habitudes bien ancrées. Vous devrez peut-être lutter contre le réflexe de répondre instantanément à chaque demande, ou contre la culpabilité de ne pas être disponible pour tout le monde en permanence. Mais très vite, les résultats tangibles vont apparaître : moins de journées à rallonge, moins de procrastination, plus de progrès concrets sur vos projets clés. Vous constaterez que le monde ne s’effondre pas parce que vous avez quitté le bureau à l’heure pour aller faire du sport ou passer du temps en famille. Au contraire, vous reviendrez le lendemain plus en forme et plus concentré.

Vos collaborateurs remarqueront également la différence. Un leader qui sait se préserver sert de modèle : il montre qu’il est possible d’être à la fois performant et équilibré. Cela peut encourager vos employés à eux aussi mieux gérer leur temps et leur stress, ce qui améliore l’ambiance de travail et la productivité collective. Rappelez-vous qu’un manager épuisé qui tire sur la corde envoie (sans le vouloir) le message que les horaires à rallonge et le sacrifice de soi sont la norme pour “réussir”. À l’inverse, un manager qui assume de prendre des pauses, de prendre des vacances ou de dire non à une surcharge de travail envoie le signal que le bien-être est valorisé. In fine, c’est toute la culture de l’organisation qui s’en trouve renforcée, avec des équipes plus engagées et moins d’absentéisme.

Enfin, se prioriser permet de retrouver du plaisir et du sens dans ce que l’on fait. On se reconnecte à ce qui nous motive profondément. En faisant régulièrement le point sur vos objectifs personnels et professionnels, et en alignant votre emploi du temps sur ces objectifs, vous donnez du sens à chacune de vos journées. Fini le mode “pilote automatique” où les semaines défilent sans direction claire. Prioriser l’essentiel, c’est remettre de la conscience dans la façon dont on investit son temps, cette ressource précieuse et non renouvelable. C’est choisir intentionnellement la voie de l’efficacité sereine plutôt que celle de l’activisme épuisé.

En conclusion : et si vous mettiez votre propre masque en premier ?

L’équilibre de vie et la réussite professionnelle ne sont pas antinomiques, bien au contraire, ils se renforcent mutuellement. Prenez quelques instants pour réfléchir : êtes-vous en train de piloter votre agenda, ou le subissez-vous ? Si vous avez le sentiment d’être en apnée, toujours à court de temps et d’énergie, il est peut-être temps d’appliquer la règle d’or de l’aviation : mettre votre masque à oxygène d’abord. Priorisez-vous. Cela signifie concrètement : réserver du temps pour ce qui compte vraiment (autant vos projets stratégiques que votre santé et vos proches), et accepter de laisser de côté ou déléguer le reste.

Les bénéfices d’une telle approche se feront sentir rapidement. Sur le plan personnel, vous gagnerez en sérénité, en santé et en satisfaction. Sur le plan professionnel, vous avancerez sur vos objectifs avec bien plus d’efficacité, tout en évitant le piège du burn-out. Et sur le plan organisationnel, votre réussite deviendra contagieuse : un leader équilibré entraîne des équipes plus équilibrées, donc plus performantes sur la duréemhanational.org. Se prioriser, c’est en réalité donner le meilleur de soi aux autres. C’est faire en sorte que la personne aux commandes (vous) soit au maximum de ses capacités pour guider le navire.

Alors dès aujourd’hui, prenez l’engagement de vous accorder la priorité. Comme pour toute habitude, commencez par de petites actions : dites non à une requête non essentielle cette semaine, bloquez une heure rien que pour vous concentrer sur un projet important, ou offrez-vous cette séance de sport que vous repoussez depuis des mois. Chaque petit non aux distractions est un grand oui à vos objectifs et à votre équilibre. Votre temps et votre énergie sont vos ressources les plus précieuses, utilisez-les intentionnellement, au service de ce qui compte vraiment pour vous. Votre futur vous (et votre équipe) vous en remerciera. 

Sources citées : Les données et exemples de cet article s’appuient sur des études et références fiables, notamment l’OMSnationalgeographic.fr, Harvard Business Reviewhbr.org, Harvard Onlineharvardonline.harvard.edu, Ipsosradioclassique.fr, Deloittesbam.org, FranklinCoveyfranklincovey.com, Mental Health Americamhanational.org, ainsi que le témoignage d’Arianna Huffingtontime.com. Ces sources soulignent toutes, à leur manière, l’importance cruciale de se préserver pour durer et réussir. Priorisez-vous, vous n’en serez que meilleur pour les autres. 

Pour cet article j'ai eu recours à l'aide de l'intelligence artificielle.

Nicolas Aubert

Written By: Nicolas Aubert